Sco, non-sco, enfants, adultes, hommes, femmes etc…

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Depuis quelques mois, La Lisière creuse la question de l’école tout en poursuivant ses aventures quotidiennes. Notre quotidien s’en est donc trouvé imprégné : nous avons eu de nombreuses discussions à propos de l’école avec les enfants, de nouveaux parents à la recherche d’écoles différentes ont pris contact, j’ai suivi une formation pour créateurs d’école… Et pourtant, parallèlement à cela, la vie de La Lisière a continué, autonome, le jeu est toujours au cœur de nos journées, les nouveaux arrivants ont trouvé ce qui leur convenait, et la structure est restée la même. Mince alors, tout ça pour ça ?

Pas tout à fait, cela a permis de faire un grand tri dans les discours, les idées, et de cheminer vers ce que nous souhaitons vraiment : un lieu “hors-catégories”, ce qui ne nous empêchera pas de devenir un jour une école.


 
Sortir des catégories….

Plonger dans le vaste paysage des écoles fut très instructif. Actuellement, il n’y a effectivement plus une unique école, publique, mais de plus en plus d’initiatives indépendantes qui voient le jour. Ayant récemment participé à une formation qui réunissait quarante créateurs d’école, j’ai eu l’occasion d’assister et de participer à un exercice très intéressant. Nous étions invités à présenter notre école en quelques minutes : la très grande majorité d’entre elles se définissaient comme “Montessori”, pour le reste : des écoles catholiques, cinq “écoles pour dys”, une “école démocratique”, quelques “lieux de vie”, deux écoles “pédagogie différenciée” et une “pédagogie Freinet”. Personnellement, j’ai brièvement présenté La Lisière et mon parcours. À partir de là, les questions ont fusé : tu es orthophoniste ? Ça t’intéresse de participer à un projet pour “dys” ? Tu dois connaître la méthode “xyz” ? Ah, non, en fait tu es plus dans la pédagogie différenciée… Ah mais c’est libre, tu devrais t’intéresser aux écoles démocratiques… Tu les mets en contact avec des artisans, dans l’esprit communauté d’apprentissages / lieux de vie écolo ? Tu travailles avec des non-sco ? Ah oui plutôt homeschooling ou unschooling ? …
Quel choc!

Certes, l’exercice, de par sa brièveté, favorisait les raccourcis et ne permettait pas d’aborder les sujets en profondeur, mais ce qui me choque, c’est cette tendance, sous prétexte de vouloir se définir, à s’ “auto-catégoriser”.
Il est possible d’apprécier le travail de nombreux pédagogues, de s’en inspirer, sans pour autant s’étiqueter de leur nom, c’est me semble-t-il ce que les pédagogues souhaitaient en partageant leurs découvertes et réflexions. Le terme de pédagogie différenciée m’interroge également, car il me semble que le fait d’adapter les propositions en fonction de chaque enfant est à la base de tout ce qui peut se nommer “pédagogie”. Le dialogue entre des individus, la participation à un groupe, ne nécessitent pas d’adhésion à un système pour exister, qu’il soit démocratique ou autre. Quant à la distinction entre sco et non-sco, elle me gêne car, à devenir trop fréquente, on finirait par croire qu’un enfant se définit davantage par sa situation scolaire que par sa famille, son entourage, ses activités, ses centres d’intérêt, sa personnalité, ses rencontres, son histoire.

 
… pour aller vers l’individualité1

Ces étiquettes séparent, créent des groupes, des catégories, étanches les unes par rapport aux autres. Je dois dire que je suis sortie de cette formation avec une certaine inquiétude, me demandant si les enfants de différents milieux allaient encore pouvoir se rencontrer dans l’avenir, si les non-dys auraient encore la chance de rencontrer des dys… Cela n’a rien à voir avec la question des écoles indépendantes qui pourraient favoriser les dérives sectaires comme le dénoncent certains politiques. Cela n’a d’ailleurs rien à voir avec l’école, c’est un état d’esprit général qui nous gagne, et c’est une question fondamentale : pourquoi sommes-nous de plus en plus nombreux à réfléchir à d’autres modes d’instruction, d’éducation ? N’est-ce pas parce que le système classique de classes, d’évaluation, de comparaisons, nous pose problème ? Est-ce pour créer de nouvelles catégories ou pour en sortir ?
Pour ma part, je souhaite permettre aux enfants que je rencontre de cheminer librement, sans tomber dans les ornières, cela afin qu’ils expriment leur richesse, leurs particularités, leurs différences, leur individualité.

L’individualité, quel mot étrange, pourquoi ne pas parler d’individu ? L’individu se définit comme être humain, personne par opposition au groupe, à la société, à la collectivité, à la masse 2, l’individualité est la caractéristique d’un être qui le rend tel qu’il ne peut être confondu avec aucun autre3. L’individualité met donc l’accent sur le caractère unique, particulier, de chacun. Telle que l’entend le philosophe Henri Bergson, l’individualité est un processus, une tendance qui coexiste avec la tendance à l’association. Dans le cas de l’être humain, cela signifie que plus l’être humain se différencie, par son histoire, sa conscience, ses actions, plus il est apte à s’associer, s’intégrer dans un groupe ; c’est un mouvement d’approfondissement intérieur envisagé comme moyen d’une extériorisation vers autrui. C’est une notion qui, bien loin de prôner le culte de l’égo ou du chacun pour soi, unit l’individu au groupe.


C’est l’expérience de la Grande Lisière et la réflexion sur l’école qui m’ont amenée à me pencher sur cette notion. Qu’est ce que La Grande Lisière ? Il s’agit de la matinée du mercredi à laquelle six enfants participent depuis le début de l’année. Nous sommes donc sept, ce qui lui a valu le nom de Grande Lisière, car jusque là les enfants venaient seuls ou à deux ou trois maximum. Dans ce groupe, trois enfants n’ont jamais été scolarisés, deux ne le sont plus depuis quatre ans et un l’est actuellement. Tous connaissaient déjà La Lisière et avaient l’habitude de se retrouver autour du jeu, avec sérieux et en toute liberté, sans jugements ni comparaisons.
Et pourtant… le simple fait d’être un peu plus nombreux a donné lieu à des situations nouvelles, des phénomènes de groupe : des différences filles/garçons, des comparaisons, des jalousies, des quêtes d’attention exclusive, des tendances à se rapprocher de certains pour exclure d’autres… Constatant cela, nous avons dès le début mis en place des réunions pour faire le bilan des matinées, soulever les problèmes, et permettre à chacun d’exprimer son point de vue. Aujourd’hui, nous passons ensemble des matinées d’une richesse extraordinaire, les rapports sont francs, chacun est autonome, les désaccords sont discutés et donnent lieu à des propositions, les enfants ne se posent pas la question de leur genre avant d’entreprendre une activité ; tout est différent. Qu’est-ce qui a permis cela ?

 
La petite histoire de la Grande Lisière

À travers un dialogue et une réflexion permanentes, nous avons progressivement abandonné beaucoup d’idées qui ne nous appartenaient pas pour trouver notre propre mode de fonctionnement. Le vote démocratique n’a pas tenu deux mercredis car les décisions ainsi prises laissaient des insatisfactions trop grandes, les enfants ont donc préféré les discussions au vote. Les discussions ont soulevé le problème de la prise de parole et de l’écoute, nous avons dû passer par le fameux silence qui survient après un moment où chacun a crié sans écouter les autres pour convenir que ce mode de communication ne paraissait pas très efficace , les enfants ont donc proposé “on se tait quand quelqu’un parle mais celui qui parle est rapide pour dire ce qu’il pense!”. Nous avons commencé à mieux nous entendre, la parole était beaucoup plus partagée et cela procurait un certain plaisir à tout le monde. Nous étions alors dans un rapport égalitaire où chacun exprimait son point de vue, formidable… mais les choses n’en sont pas restées là. Les discussions sont progressivement devenues interminables, et tout particulièrement quand j’exprimais un désaccord avec un enfant et que ni lui ni moi n’étions prêts à changer d’avis. C’est alors que nous sommes arrivés au cœur de la question.


Un enfant a clairement exprimé qu’il voulait absolument continué de venir à La Lisière mais ne supportait plus les discussions. Nous avons donc réfléchi aux moyens de les réduire. La première solution trouvée consistait à me donner le rôle de “l’adulte-chef” qui définit un programme de la matinée que tout le monde suit. À peine exprimée, cette idée a été immédiatement et collectivement rejetée, car alors ce ne serait plus La Lisière, et ce serait ennuyeux. Le problème n’était pas pour autant résolu. Plus tard, une discussion à propos de l’organisation d’un pique-nique a fait rejaillir la fameuse situation où un enfant (toujours le même) et moi sommes en désaccord. C’est alors qu’un autre enfant m’a dit : “mais pourquoi tu ne dis pas oui et puis voilà vous arrêtez de discuter!”.
Pourquoi ne pouvais-je pas dire oui ? Parce que l’organisation proposée par l’enfant s’annonçait compliquée pour les parents, parce qu’elle était propice à susciter des échanges, des comparaisons. En fait, cet enfant exprimait un désir, un pique-nique qui lui plaisait, pendant que je pensais à l’organisation pour les parents, au coût, à l’équilibre et à la praticité des plats apportés…. Nous étions dans deux visions et rôles différents. Après tout, oui, il était certes possible d’acquiescer à l’organisation proposée par cet enfant, et même de lui donner les rênes pour d’autres décisions, cela mettrait fin aux discussions.

Tous les enfants ont immédiatement réagi contre ce laisser-faire. Celui qui avait fait la proposition du pique-nique a précisé qu’il voulait simplement donner une idée mais pas tout organiser, mais surtout, tous souhaitaient que je continue à réfléchir à tout ça, que je garde ma place. Les enfants ne sont pas stupides, sans pour autant vouloir ployer sous l’autorité de l’adulte, ils ne souhaitent pas être livrés à eux mêmes sous prétexte d’égalitarisme. Ils attendent des adultes qu’ils assument leur rôle, qui consiste à voir plus large et plus loin.

 
Et pendant ce temps-là

Heureusement, malgré leur fréquence et leur longueur, les discussions n’ont pas pris toute la place, nous continuions à travailler le bois, faire des collages, lire des histoires, jouer aux playmobils, jardiner… Au fil des mercredis, sans grande discussion, j’intervenais : “tu prends ce bois ? Il est peut-être un peu tendre, essaye… au cas où je sors un morceau de bois plus dur”, “Tu ne veux pas faire ça parce que tu es une fille ? Ah je ne comprends pas car moi je le fais parce que j’en ai envie mais si tu n’en as pas envie ne le fais pas”, “je n’ai pas entendu ce que tu m’as dit parce quelqu’un d’autre me parlait”… Il m’est arrivé de donner des indications collectives sur l’utilisation du pistolet à colle ou autre et je m’en suis bien souvent mordu les doigts car cela devenait une règle, à appliquer ou transgresser selon les caractères.

Petit à petit, les enfants sont devenus plus autonomes, respectueux les uns des autres, capables de s’organiser, ils passent des moments seuls, à deux, à trois ou tous ensemble, il n’y a a plus de ruée collective vers une chose, ils préparent la table pour le goûter et se servent les uns les autres. Ce n’est pas non plus un monde lisse où tout se passe en douceur, il peut y avoir de sérieux désaccords, des énervements, mais ceux-ci n’ont pas la même nature qu’en début d’année, ils ont du sens et un caractère. Les comportements que j’observais en septembre me donnaient l’impression d’être des phénomènes de groupe. Désormais, je vois des personnes qui vivent des interactions, avec leurs différences, leur richesse. Nous savons tous qu’untel aime monter les escaliers le premier, que tel autre a besoin de faire de nombreuses suppositions à partir des images avant de lire une histoire, qu’un autre bricole un peu seul avant de parler aux autres, que lorsqu’untel revendique au lieu de proposer, c’est que quelque chose ne va pas, que si nous parlons trop fort celui-ci se met à dire qu’il est d’accord avec tout et tout le monde, nous savons vers qui nous tourner s’il faut organiser quelque chose de collectif, qui est le spécialiste du vilebrequin, des collages en trois dimensions…

Le groupe est devenu autre chose qu’une masse contraignante, il est maintenant un vecteur de plaisir, d’enrichissement mutuel, de découverte. Cela est passé par l’abandon des idées toutes faites et le déploiement des individualités. C’est le fait de n’appliquer aucun modèle et d’encourager l’expression de chacun qui nous a contraints à réfléchir, qui a suscité les questionnements et la créativité.

Dans cette évolution, aborder le rôle de l’adulte a été déterminant et n’est arrivé qu’après plusieurs mois, car là encore il est difficile de laisser derrière soi les catégories et les oppositions.

 
Enfants / adultes

Récemment, les plus jeunes du groupe ont voulu pouvoir lire eux-mêmes les bulles écrites en gras dans les bandes dessinées des Schtroumpfs. Très naturellement, le plus grand leur a dit “attends, je vous montre comment il faut faire parce que moi je sais déjà lire”. Ils sont désormais tout à fait capables de lire les bulles des Schtroumps qui les intéressent. Ce qui m’interpelle, c’est la simplicité avec laquelle cet enfant a pu leur indiquer qu’il allait leur transmettre quelque chose, comparée aux infinies précautions et réticences que j’ai eues à aborder la spécificité de mon rôle d’adulte avec les enfants.

Je constate lors de mes échanges avec les parents que le positionnement de l’adulte et la valeur de la transmission sont des nœuds récurrents pour tous ceux qui cherchent à aborder ce qu’il est convenu d’appeler les apprentissages autonomes4 . Il est vrai que cette idée que les enfants sont des êtres particuliers, différents des adultes, n’est pas une avancée dont il y aurait à être fier-e, à fêter comme “un progrès de la civilisation et de la connaissance contre la barbarie et l’ignorance” : elle signe l’enfermement des enfants dans la catégorie “êtres infantiles, incomplets”, “à éduquer”, petits animaux à humaniser, matière “naturelle” à civiliser, innocence et vulnérabilité à protéger… en les privant de toute liberté, de toute autonomie ou souveraineté, de tous droits sur eux-mêmes, de tout pouvoir sur leur propre vie5 . Le fait de séparer les enfants et les adultes mène à des problèmes inextricables, de l’autorité à l’idéalisation, en passant par tous les conseils éducatifs qui consistent à aider à comprendre et façonner ces êtres différents.

Cependant, là encore, la résolution de ce problème ne passe ni par la catégorisation ni par l’égalitarisme qui en est son revers. Pour sortir de ce dualisme, nous n’avons d’autre choix que de reconnaître nos individualités à tous, enfants et adultes. C’est d’ailleurs la dernière caractéristique de l’individualité telle que la définit Henri Bergson, c’est un processus qui commence avant la naissance et prend fin à la mort, pas à 16 ou 18 ans. Si nous voulons que les enfants soient capables d’avoir une pensée propre, de créativité, de renouvellement de la société, il est indispensable que nous ne passions pas notre temps à leur transmettre des idéologies ou des habitudes de pensée.

J’ai toujours considéré le travail avec les parents comme étant indispensable, mais je crois aujourd’hui qu’il est insuffisant. L’éducation ne concerne pas uniquement les parents, cela impliquerait que seuls ceux qui possèdent un enfant sont responsables de l’évolution de notre société. Elle ne concerne pas non plus les femmes davantage que les hommes ou les sco moins que les non sco. C’est l’affaire de tous, car nous avons tous à travailler à notre propre construction, réflexion, rapport au monde.

 
Comment réunir ?

La Lisière permet que les apprentissages adviennent par le jeu, que les enfants se rencontrent en dehors de rapports de compétition, le rythme et les particularités de chacun sont respectés, le cheminement a lieu avec les parents ; pour beaucoup cela est déjà une chance. Cependant, cette bulle qui permet à chacun d’être soi-même parmi les autres ne peut avoir de valeur qu’en suivant l’évolution des personnes et de leurs découvertes. Il est temps de réunir enfants et adultes, pas n’importe comment. Il s’agit de relier des enfants de tous âges6 . Dans cette perspective, il appartient aux plus âgés de redevenir des enfants sans être puérils7 , c’est-à-dire de retrouver et favoriser en eux-mêmes et chez les autres la spontanéité, la créativité, le sens du particulier, d’être encore “en construction” sans pour autant mettre de côté leur expérience, leur réflexion, leur valeur de guide.

Pour cette raison, La Lisière rejoindra bientôt le numéro 10 de la rue Dalmatie. Cette adresse réunit des associations reliées par une histoire et une direction communes. L’éclos (atelier du Jeu de Peindre) sera toujours à côté de La Lisière, ainsi que le dojo Yuki Ho (Aïkido et Katsugen Undo) et l’association La Lanterne dont les membres sont des artisans qui souhaitent partager un savoir faire et un état d’esprit. Là encore, ne simplifions pas les choses, ces associations ont en commun une direction – permettre à chaque individu d’être lui-même parmi les autres, de retrouver et déployer ses capacités particulières – mais aussi une autonomie complète. Il ne s’agit surtout pas de créer un monde à part, fermé, avec du prêt-à-penser et du prêt-à-consommer : activités pour les enfants, pour les parents, peinture, arts martiaux, artisanat….
Il s’agit d’abord et avant tout de respecter et favoriser cette précieuse individualité, de réunir l’individuel et le collectif afin de créer un terrain fertile que chacun est libre d’utiliser en fonction de ses besoins.

L’évolution de la vie dans la double direction de l’individualité et de l’association n’a rien d’accidentel. Elle tient à l’essence même de la vie. (…)
Cet amour , où quelques-uns ont vu le grand mystère de la vie, nous en livrerait peut-être le secret. Il nous montre chaque génération penchée sur celle qui la suivra.
Il nous laisse entrevoir que l’être vivant est surtout un lieu de passage, et que l’essentiel de la vie tient dans le mouvement qui la transmet.8

Lectures et contributions :
Photos : Jérémie Logeay
http://www.jeremielogeay.fr/
Hesse H. (1906). L'Ornière. Livre de Poche 2000.
Neill A.S. (1975). Journal d'un instituteur de campagne. Petite Bibliothèque Payot.
Chollet M. (2012). Beauté fatale, Les nouveaux visages d'une aliénation féminine. La Découverte.
Tahar M. (2014). L'individualité dans le vivant : lecture de Bergson. Philmaster M1, http://www.academia.edu

10 Dalmatie, collectif d'associations, http://10dalmatie.org/associations/
  1. Bergson H. (1907). L’évolution créatrice. PUF 2006. []
  2. définition du dictionnaire Larousse []
  3. définition du dictionnaire Larousse []
  4. Holt J. (2014). Les apprentissages autonomes, Comment les enfants s’instruisent sans enseignement. Éditions l’Instant Présent. []
  5. Firestone S. (1972). La dialectique du sexe. Stock. []
  6. Stern A. (2005). Heureux comme un enfant qui peint. Éditions du ROCHER. []
  7. Tsuda I. (2015). Cœur de ciel pur. Le Courrier du Livre. []
  8. Bergson H. (1907). L’évolution créatrice. PUF 2006. []